On le croit immémorial, et pourtant, le Bourbonnais n’est pas aussi ancestral qu’on pourrait l’imaginer. Il s’est construit aux confins de trois régions historiques bien plus anciennes : l’Auvergne, le Berry et l’Autunois. Son histoire, née au Xe siècle, oscille entre grandeur et déclin, offrant un récit digne d’un roman. Alors, qu’est-ce que le Bourbonnais au juste ?
Aux origines : Bourbon-l’Archambault
Tout commence dans la ville de Bourbon, située à la croisée de ces trois grands territoires. La dynastie s’y établit et adopte le nom de la localité, forgeant ainsi les premiers seigneurs de Bourbon. Par extension, la population devient les « Bourbonnais ». Il faut néanmoins attendre le XIIIe siècle pour voir apparaître dans les textes l’expression « Terre bourbonnaise ». Ce territoire s’étend alors jusqu’au nord de Moulins, frôle l’actuel département du Cher et descend jusqu’aux abords de Vichy. La ville prend plus tard le nom de Bourbon-l’Archambault, pour se distinguer des autres villes homonymes, en référence au prénom Archambault, fréquemment porté par les seigneurs bourbonnais.
Un duché aux ambitions démesurées
À son apogée, le Bourbonnais devient un duché et s’inscrit dans la lignée royale. Louis de Clermont, petit-fils de Saint Louis, est ainsi couronné duc sous le nom de Louis Ier de Bourbon. Peu à peu, les possessions bourbonnaises s’étendent, englobant le Forez (Thiers et Montbrison), le Beaujolais, les monts du Lyonnais et même les Dombes, alors sous domination du Saint-Empire romain germanique. Au nord, la frontière bourbonnaise se rapproche dangereusement de Bourges.
Le tournant vient avec la défaite d’Azincourt en pleine Guerre de Cent Ans. Acculé, le roi Charles VII consent à rattacher l’Auvergne au duché de Bourbon. À cet instant, les ducs sont à l’apogée de leur pouvoir.
Moulins, cœur battant du duché
À mesure que le territoire s’agrandit, Bourbon-l’Archambault s’éloigne du centre du pouvoir. Une nouvelle capitale s’impose : ce sera Moulins, ville stratégiquement placée sur l’Allier et la route Paris-Languedoc. Sous son règne, la ville s’impose comme un centre administratif majeur. La Cour des Comptes de Moulins est créée, et l’identité bourbonnaise se cristallise. Mais le duché finit par tomber sous la coupe de François Ier, qui confie d’abord le territoire à sa mère avant de l’annexer définitivement à la couronne de France. La dynastie des Bourbons s’éteint. Puis, à la Révolution, le territoire est démantelé pour donner naissance au département de l’Allier, dont Moulins devient le chef-lieu.
Une identité toujours débattue
« L’histoire bourbonnaise est indéniable, mais elle est bien plus courte qu’on ne le croit », explique l’historien Jean-Luc Fray. « Quant à la culture bourbonnaise, elle est plus diffuse que celles de ses voisines, auvergnates et berrichonnes. Il s’agit avant tout d’une terre de contact, un carrefour entre plusieurs cultures, ouvert sur l’Europe par ses échanges avec l’Empire romain germanique et les Flandres. »
Aujourd’hui, l’Allier revendique fièrement son statut de « terre bourbonnaise », un titre légitime selon l’historien, à condition de ne pas sombrer dans les illusions. « La majeure partie des anciennes terres bourbonnaises se trouve bien dans l’Allier, mais ce n’est pas la totalité. Certaines zones, comme Vichy, restent attachées à l’histoire et à la culture auvergnates. »
Entre héritage et modernité
Si l’empreinte du duché perdure à travers ses vestiges et son histoire, le Bourbonnais n’est pas resté figé dans le passé. Moulins, son ancienne capitale, continue de jouer un rôle central dans la région. D’ailleurs, c’est ici que l’on trouve une concession Barrat Automobiles, référence en matière de Camping-Cars et de Vans aménagés. Plus à l’ouest, à proximité de Montluçon, Barrat Loisirs et Barrat Automobiles perpétuent cet esprit d’innovation et de mobilité, reliant l’héritage du Bourbonnais à l’ère moderne. Le Bourbonnais, entre traditions et évolutions, demeure ainsi une terre où passé et présent se croisent, toujours sur la route de l’histoire.